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Inconscient, capitalisme et fin de l’histoire

Publié en 2010 aux PUF

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Discussion avec toujours les mêmes penseurs, mais en plus Carl Schmitt surtout, mais aussi saint Augustin et Hannah Arendt.

On veut ici défendre le monde actuel, le présenter comme le monde juste de la fin de l’histoire. D’une fin de l’histoire qui n’est pas à prendre au sens hégélien ou néo-hégélien d’un accomplissement naturel et irrésistible — il y a eu l’Holocauste. Mais au sens où, dans ce monde, le mal foncier de l’homme, sa complaisance inéliminable à l’aliénation, son injustice constitutive, son refus de l’« ex-sistence » vers l’autre, sa pulsion de mort, ont été fixés — le mal réduit à sa forme minimale, c’est, socialement, le capitalisme1. Dans cette fin de l’histoire s’établit la démocratie véritable, celle qui garantit à chacun, par le droit, les conditions sociales pour advenir à son individualité. Une démocratie délivrée des démons de la démocratie directe et confirmée dans sa vérité de démocratie représentative par l’acceptation résolue du capitalisme.

Les deux premiers chapitres abordent le problème de l’acte (qui sera repris plus tard). Le premier chapitre le montre comme rupture, rupture avec le système sacrificiel du paganisme, par l’acte politique qu’est la révolution. Le deuxième chapitre dit que cette rupture est la tâche de la philosophie à travers l’histoire, tâche qu’elle accomplit aujourd’hui par son savoir, pour autant qu’elle se rapporte à la psychanalyse et qu’elle a affronté toutes les contradictions.

Les deux chapitres suivants sont consacrés au problème de ce qu’il advient de l’accomplissement de l’acte après la Révolution française. Le troisième chapitre envisage la falsification de cette perspective, chez Marx éminemment, avec sa visée de révolution anticapitaliste qui répète en aggravé le système sacrificiel du paganisme, avec les systèmes totalitaires qui se mettent en place à partir de lui, jusqu’au Goulag et à l’Holocauste. Le quatrième chapitre propose ce qui nous semble s’être produit après la catastrophe de l’Holocauste, la révolution véritable instituant le capitalisme.

Le dernier chapitre veut montrer que ce problème de l’accomplissement s’est posé à la philosophie depuis son commencement, et celui de l’histoire, en Grèce. Ainsi pour Platon qui, au nom de la justice et de son rejet toujours en quelque manière par le peuple, récuse d’abord la démocratie, pour finalement la proclamer comme le régime dans lequel « il fait meilleur vivre ». Avec Carl Schmitt, en reprenant ses analyses, mais aussi contre lui, en en tirant de tout autres conséquences, nous défendons le système de la démocratie représentative, ignorée par les Grecs.